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En cette fin de novembre, période où les journées raccourcissent et où l’on trouve volontiers refuge dans les lettres et les récits d’autrefois, quelques-unes de nos élèves de 4e se sont lancées dans un exercice littéraire inspiré de Madame de Sévigné. Cette célèbre épistolière du XVIIe siècle, connue pour ses lettres vives et élégantes adressées à sa fille, décrivait avec un esprit acéré la vie à la cour de Versailles et les intrigues qui s’y tramaient.

Dans cet esprit, deux de nos élèves ont relevé le défi d’imiter le style inimitable de la marquise de Sévigné après avoir visité son ancienne demeure, le musée du Carnavalet. À travers leurs écrits, elles ressuscitent l’art de la correspondance, retrouvant le goût du détail et l’art de conter, que ce soit pour partager un événement ou pour dépeindre les mœurs de leur époque. Découvrons ensemble leurs textes, entre hommage et immersion dans la langue du Grand Siècle.

« Nous allons vous conter la chose la plus inouïe, la plus enrichissante, la plus culturelle et la plus obligeante qui soit. Ne la devinez-vous pas ? Voyons, réfléchissez, vous n’y êtes pas ? Nous avons visité un musée du nom de… Du nom qu’il portait il y a fort longtemps… Vous ne savez pas ? Nous nous résolvons à vous le dire : le musée Carnavalet !

Qu’y avons-nous découvert ? Des œuvres extraordinaires, magnifiques, extravagantes, vieilles, quelquefois émoussées et lassées d’être admirées. En premier lieu, nous avons plongé dans l’univers sanglant de la Révolution en admirant un poêle ayant la forme de la Bastille ou encore la non moins célèbre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Nous avons traversé en courant des salles inoubliables. Ne les devinez-vous point ? Nous nous en allons vous les dire en cinq, en quinze, en trente : quelles époques succèdent à la Terreur ? Ou la précèdent ? Cela à de quoi faire réfléchir… Eh bien, simplement, la Préhistoire, l’Antiquité, le Moyen-Âge ainsi que les conquêtes napoléoniennes et l’âge industriel !

Par la suite, pour la plus grande joie de notre professeur de français, qu’avons-nous vu ? Vous ne le savez vraiment pas ? Serait-ce une momie ? Bien trop classique ! Le dentier de Madame de Sévigné ? Ah, vous vous en approchez ! Mais qu’est-ce donc ? Jetez-vous votre langue au chat ? Eh bien voilà : les belles boucles brunes de Madame de Sévigné dans les appartements qui lui étaient dédiés.

Pour conclure notre visite, nous avons vu une chose étonnante : sortant de chaque coin des murs, des enseignes rutilantes et dorées d’autrefois.

Désormais, nous vous disons adieu et si vous ne nous croyez pas, partout où vous regarderez, on nous prêtera foi. »

Sophia & Victoire

 » En ce matin d’octobre, j’ai pu assister à l’ouverture du musée Carnavalet à Paris. C’était sublime lorsque le directeur eut coupé le ruban rouge fermant l’entrée du bâtiment. Je fus très émue. Le décor était sublime, la façade était taillée de manière très artistique. Au-dessus du portail, deux lions majestueux montraient leurs crocs, symbole de bravoure.

En entrant dans la cour du musée, je tombais nez à nez avec la statue en bronze de Louis XIV. Nous commençâmes la visite par la préhistoire où nous avons découvert une splendide pirogue en bois très bien conservée malgré le temps. J’y vis aussi, avec effroi, une seule lettre très bien conservée ayant été retirée des catacombes.

Nous continuâmes la visite dans deux immenses salles. Sur les plafonds, de magnifiques enseignes en fer forgé étaient suspendues. Il y avait notamment un arbre du XVIIe siècle dans un puits qui me rappela l’orme posant devant la fenêtre de ma chambre dans mon château de Bourgogne. Il était très ressemblant.

En poursuivant notre visite, je passais dans plusieurs salles ornées de boiseries de couleurs chatoyantes. Elles étaient meublées de fauteuils qui faisaient un contraste étonnant avec les miroirs. Une de ces salles m’émut beaucoup. Elle me rappelait mon cher mari, parti en mission à l’autre bout du monde. Après être passée dans toutes ces pièces aux couleurs exotiques, j’entrais dans l’époque des Lumières. Je vis les portraits très ressemblants des philosophes : Voltaire, Montesquieu, Diderot, Rousseau… Ces tableaux me rappelaient l’Encyclopédie que j’avais trouvée dans la bibliothèque de ma grand-mère.

Pour terminer la visite, j’assistais avec effroi à une période déchirante de l’histoire de Paris : LA RÉVOLUTION. Je fus épouvantée en voyant des boucles d’oreilles en or représentant la guillotine où étaient accrochées les têtes de Louis XVI et Marie-Antoinette.

Je m’extasiais devant une pierre ayant été retirée de la Bastille, qui avait été taillée à son tour en forme de cette prison sinistre.

En ressortant de ce merveilleux bâtiment, je passais par les jardins, me rappelant, en miniature, les jardins de Versailles. Pour finir, cette expérience fut inoubliable et je te conseille fortement d’y aller à ton tour.

PS : Si tu viens à Paris pour le visiter, je serais honorée de t’inviter dans mon hôtel particulier parisien. »

Faustine & Aliénor