C’est avec une grande fierté que nous partageons aujourd’hui le succès d’Anne-Isabelle Laurent, élève de 5e, qui a remporté le 2e prix du Concours de contes de Noël 2024 organisé par Les Éditions du Laurier.
Parmi plus de 350 participants, son conte, La Tempête Apaisée, a su toucher le jury par sa créativité, sa sensibilité, et une écriture d’une qualité remarquable.
Ce récit plonge le lecteur dans un moment rare et émouvant de l’enfance de Jésus, mêlant sagesse et imagination dans un cadre empreint de spiritualité.
La remise des prix, qui s’est tenue le 11 décembre dans les magnifiques salons de la Mairie du 7e arrondissement de Paris, a célébré le talent de jeunes auteurs venus des quatre coins de la France.
Nous vous invitons maintenant à plonger dans ce joli conte de Noël que vous pourrez retrouver dans le recueil « Le périples des Rois mages » présentant 12 contes de Noël primés et publiés dès l’année prochaine
Bonne lecture !
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La Tempête Apaisée
Par un bel après-midi ensoleillé au creux d’un vallon où se niche la petite ville de Nazareth Saint Joseph partait vers son atelier.
Les branches d’un bel olivier ondulaient dans la brise, l’ombre de son ramage soulageait des enfants jouant aux osselets. Sur une place des jeunes femmes remplissaient leurs cruches au puits. Devant la petite maison de Joseph des poules caquetaient entourées de leurs poussins et un chat somnolait près de la porte. On entendait la scie et le marteau de Joseph qui était arrivé à son atelier.
Dans sa maison, Jésus alors âgé de 6 ans se réveilla, son doux regard plongea dans celui de sa mère qui lui dit :
« Mon doux petit Jésus, je pars pour quelques heures chez notre voisine qui vient d’enfanter. Mais sois sans craintes, je t’envoie une jeune fille qui va s’occuper de toi. »
« Merci maman » dit l’enfant Jésus confiant en sa mère. Puis Marie partit sous le soleil brillant.
C’est à cet instant que j’arrivais.
Je tirais le rideau de couleur vive et quand j’entrais Jésus se leva et déposa ses cubes en bois d’olivier que lui avait offerts Joseph. Il me dit « Bonjour Esther, pourrions-nous aller au lac de Tibériade, j’aimerai voir les pêcheurs. »« Allons-y avec Tobie notre chien. »
« Oh oui ! » répondit avec enthousiasme le petit enfant. Nous avons alors pris le sentier qui nous menait au lac. Nous sommes passés par un magnifique champ de vignes dont les rameaux se courbaient sous le poids des grappes de raisins colorés. Jésus alla trouver des vignerons et leur dit :
« Puis-je vous aider ? »
« Oh, c’est un travail difficile. »
« S’il vous plait ! »
« J’aiderais Jésus » répondis je.
« Dans ce cas, ce jeune garçon peut nous aider, mais il ne doit pas manger les grappes. »
« Bien sûr ! » répondit Jésus.
Alors nous aidâmes les vignerons pendant quelques temps puis nous leur avons dit au revoir et nous avons continué notre route vers le lac de Tibériade.
Nous nous promenions en silence sous le soleil sur un sentier bordé d’oliviers ombrageux lorsque soudain Jésus s’exclama :
« Pourquoi es-tu silencieuse, tu as quelque chose sur le cœur ? »
« Oui »
« Quoi donc ? »
« Mon amie a son frère très malade et je suis inquiète pour lui. »
« Il a besoin de ta compagnie, cela lui fera grand bien et cela rendra ton cœur à l’écoute des autres. »
« Merci pour ton conseil. »
Alors je pensais : que mon cœur était tout brûlant d’amour lorsqu’il me parlait. Soudain une brise légère nous apporta une odeur de sel et nous dit que l’on s’approchait de cette petite mer. Nous gravîmes la colline et arrivés au sommet nous vîmes cette immense étendue sans fin. Alors après un regard de connivence nous fîmes la course jusqu’à la mer. Le vent s’engouffrait dans nos cheveux.
Quand nous arrivâmes près du lac, nous nous assîmes et regardâmes la mer qui scintillait au soleil et où l’onde mousseuse s’arrêtait juste devant nous. Quand tout à coup notre regard s’arrêta sur un point qui se trouvait à l’horizon sur l’eau calme. Ce point se rapprocha et devint une forme distincte. C’était un jeune garçon sur un radeau de fortune qu’il avait confectionné le matin même. L’enfant se rapprochait lentement quand brusquement nous vîmes des nuages sombres qui s’amoncelaient à l’horizon. Les nuages avançaient à la vitesse d’un cheval au galop. Alors je lui dis :
« Allons trouver un refuge. »
Nous nous abritâmes sous un rocher et nous vîmes les éclairs qui zébraient le ciel. Nous restâmes ainsi longtemps et silencieux scrutant les ténèbres. Les eaux furieuses s’échouaient sur la plage. Subitement l’enfant Jésus se leva, regardant la mer déchainée enveloppée de ténèbres. Le jeune imprudent risquait sa vie sur son bateau. Pris d’une grande compassion, Jésus étendit les mains et la mer se calma et les nuages se déchirèrent laissant paraître un soleil radieux.
L’enfant se redressa sur son radeau tout étonné de sa bonne fortune sans connaître l’auteur du miracle.