Le mardi 13 décembre 2022, Alice Ferney, écrivain, nous a rendu visite pour répondre à nos questions à propos de ses livres, sa vie d’auteur et son travail.
Nous allons faire de notre mieux pour bien résumer l’après-midi passé avec elle.
Avant de commencer, un livre il faut trouver son sujet.
Pour cela chaque auteur a ses préférences. Alice Ferney a choisi d’écrire principalement sur la famille. Mais elle déniche aussi d’autres thèmes, comme celui des chiens-soldats, découvert dans le livre que nous avons lu Dans la guerre. Cet écrivain s’inspire aussi d’autres auteurs (elle cite Proust, Flaubert, Philippe Roth…)et elle fait des expériences : dans Paradis conjugal elle s’est amusée à retranscrire le film Chaînes conjugales, de façon à montrer tout ce que le livre peut exprimer alors que le film ne le peut pas (notamment les pensées des personnages)
Après le choix du thème, il faut faire de nombreuses recherches.
La partie la plus importante est la documentation qui peut prendre plusieurs années. Pour Dans la guerre, Alice Ferney a travaillé pendant quatre ans à étudier la Première guerre mondiale afin de fournir un contenu historique au lecteur. Elle s’est appuyée sur des livres (elle précise qu’elle a TOUT lu sur le sujet ! Genevoix est pour elle le meilleur auteur de guerre), des films, des documentaires, des visites de musée et de mémoriaux. Alice Ferney a aussi questionné son oncle officier pour comprendre le fonctionnement de l’armée. Après tant de recherches, l’écriture peut enfin commencer.
Cette partie de la création de l’œuvre est peut-être la plus fastidieuse. Alice Ferney annonce qu’une journée de six heures de rédaction aboutit environ à une page écrite. Elle est extrêmement exigeante avec elle-même et ne laisse rien passer. « Ecrire c’est être le lecteur d’un texte que l’on peut toucher »
Quand on lui demande quand elle a décidé d’écrire, Alice Ferney parle de son plus jeune âge. Elle considère que c’est l’une des meilleures manières de donner de son temps au monde (et notre professeur de français est bien d’accord !). Elle est charmée par le livre comme objet, par son côté intemporel.
Le temps passé à écrire, lui, est bien réel. Une fois le premier manuscrit terminé, il faut le relire. L’auteur l’imprime et s’installe dans un fauteuil en le lisant « comme un lecteur » mais crayon à la main. Et elle corrige, corrige, corrige. A ce sujet Alice Ferney cite son éditeur Hubert Nyssen : « Il faut s’aimer en écrivant et sa haïr en se corrigeant ». Puis le texte est relu par une redoutable relectrice spécialiste de l’orthotypographie. On peut compter quatre ou cinq relectures avant d’aboutir au « bon à tirer » que l’auteur valide.
Il aura fallu aussi trouver un bon titre et une couverture pour la publication, qui résument bien l’œuvre et surtout en donnent l’esprit, et évidemment, fassent vendre. L’avis de l’auteur n’est pas toujours pris en compte. Mais Alice Ferney a créé elle-même l’intégralité de ses titres, et eu son mot à dire pour la couverture des Bourgeois où elle a fini par proposer une photo d’elle enfant !
Ce fut intéressant de découvrir tout le travail que cache un livre. Alice Ferney nous a fait l’honneur de nous révéler le titre de son prochain roman qui paraît en mars (mais c’est secret) et l’intrigue de celui qu’elle a d’ores et déjà commencé à écrire (c’est secret aussi !)
Nous remercions Alice Ferney pour sa fidélité aux Vignes et espérons que les prochaines promotions aurons aussi la chance de la rencontrer.
Marie-Pauline et Soline, élèves de 3ème