Garance Mellerio, élève de troisième, revient sur la rencontre marquante avec Alice Ferney, célèbre auteure de nombreux succès littéraires, dont Dans la guerre, et sur la façon dont elle procède pour écrire un ouvrage.
Nous avons Alice Ferney, l’auteur de Dans la Guerre, livre que nous avions précédemment lu en classe. Alice Ferney écrit depuis 37 ans et a donc écrit d’autres nombreuses œuvres.
Alice Ferney a d’abord choisi de nous expliquer comment elle écrivait.
Avant de démarrer un livre, elle se pose la question suivante : « Qu’est-ce que ce livre apportera de plus ? »
Elle nous a montré par Dans la Guerre comme l’écriture d’un livre peut prendre du temps : elle y a passé en effet 4 ans, dont une année entière de lecture pour se renseigner sur le sujet dont elle voulait parler. Elle nous a montré ses nombreux cahiers de notes et d’idées, révélateurs de son travail précis. On y trouve des articles, des références, des idées de noms de personnages ou de titres de chapitres, ses plans de travail, etc.
Le livre, une fois achevé, est sorti en 2003.
« Écrire, c’est revivre » : Alice Ferney nous a aussi expliqué que, pour écrire une scène, il faut la visualiser, la vivre comme si nous étions les héros du livre, ou alors s’inspirer et reprendre des scènes que nous avons vécues.
Le problème de l’écriture d’un livre est le découragement. Il ne faut pas s’arrêter d’écrire et persévérer coûte que coûte même s’il est parfois difficile de croire en son texte. La persévérance, mot-clé du travail de cet auteur qui met une demi-journée à écrire une page !
Contre toute apparence, A. Ferney n’a pas toujours aimé la littérature : vers 9 ans, elle a arrêté de lire, jusqu’à redécouvrir la littérature, à 15 ans, en voyant l’importance qu’elle avait dans sa vie. Depuis elle n’a plus cessé de lire.
Elle nous a, à l’occasion, expliqué que la lecture est très personnelle : chaque livre est une voix qui peut nous toucher en en lisant deux pages ; ou pas du tout. Elle ajoute qu’il faut soi-même choisir ses livres et donc fréquenter les bibliothèques et les librairies pour en feuilleter.
Coup de théâtre pour nous, l’auteur nous a révélé que Alice Ferney n’est pas son vrai nom ! C’est un pseudonyme visé à favoriser sa discrétion dans sa vie quotidienne et à montrer que, la personne qui écrit et celle qui vit sont deux êtres distincts. Elle a choisi le nom « Ferney » car, étant née le même jour que Voltaire, elle a décidé de prendre le nom du château où ce dernier a fini sa vie.
Cette rencontre était passionnante, elle nous a permis d’approfondir la lecture de « Dans la Guerre » mais aussi de nous rendre compte du travail que demandait l’écriture d’un livre. Nous avons pu rencontrer cet auteur accessible, plein d’humour et jovial mais profonde en pensée qui nous a montré que les écrivains ne sont pas forcément des personnes très sérieuses et sans joie comme on s’en fait si souvent l’image.
Garance Mellerio, élève de 3e
Approchons-nous maintenant plus en détail de l’ouvrage étudié par les élèves en classe. Dans la guerre relate l’histoire de Jules Chanbredoux, un paysan landais, mobilisé pendant la Première Guerre mondiale comme des millier d’autres. Il laisse tout derrière lui, sa femme, son fils de 2 ans, sa mère, son frère, son chien, sa ferme, sa vie… Nous allons vivre avec Jules les déplacements d’un bout de la France à l’autre, les marches, les rencontres, mais aussi les batailles, les moments de découragement, les amitiés et la fidélité de son colley venu le rejoindre sur le champs de bataille et enrôlé également dans cette guerre. Jules écrit à sa femme, laquelle affronte sa belle-mère. Alice Ferney suit son soldat.
Claire Jaulin, à la manière d’une véritable journaliste, nous rapporte les propos d’Alice Ferney.
Comment est née l’idée de votre roman ?
Tout est parti du chien. C’est en regardant une émission sur les chiens soldats que j’ai trouvé ce sujet intéressant et innovant. J’ai commencé à écrire ce livre en septembre 1999 et je l’ai fini en 2003. J’avais pris une année entière pour lire et m’inspirer d’autres auteurs.
Dès le départ, aviez-vous envisagé d’intégrer un chien comme personnage ?
J’hésitais entre un chien et un cheval, j’ai finalement choisit le chien après m’être renseignée et après avoir appris qu’il y a beaucoup de chiens de guerre anglais.
Comment avez-vous trouvé le nom du chien ?
Pour trouver le prénom Prince, je me suis inspirée du livre « Pouvoirs inexpliqués des animaux » de Rupert Sheldrack.
Pourquoi avoir choisi la Première Guerre mondiale ?
Je pensais à trois guerres : la Guerre d’Indochine, la Première Guerre Mondiale et la Seconde Guerre Mondiale. J’ai renoncé à la Seconde Guerre Mondiale à cause des chiens de la Gestapo qui me répugnaient, et à la Guerre d’Indochine pour des raisons affectives car un de mes oncles qui avait fait cette guerre est décédé en décembre 1998. J’ai donc opté donc pour la Première Guerre Mondiale et j’ai choisi de parler des femmes et d’un chien pendant la guerre, deux sujets très rarement abordés.
Comment avez-vous créé la famille de Jules ?
Je voulais créer une relation d’exemplarité entre Prince et Jules son maître. Jules est tout pour Prince, j’ai fait par conséquent en sorte que le caractère de cet homme influe sur le caractère du chien, nous pouvons l’apercevoir par leur intelligence et leur force. J’ai également créé une relation de complicité entre les époux Félicité et Jules qui ont deux caractères opposés ce qui fait qu’ils se complètent. On rencontre également dans le roman Petit Louis le frère de Jules, sa mère Julia et les deux enfants du soldat : Antoine et Marie.
Pouvez-vous nous parler du choix du titre ?
Je pensais intituler mon roman « Le Propre de l’homme » car, à la différence des animaux, seuls les hommes font la guerre. J’ai également pensé au titre « Le Cauchemar de la guerre », « Animal soldat », « La Guerre des animaux » entre autres, et me suis décidée pour « Dans la guerre » avec la préposition qui donne l’impression que personnages et lecteur sont engloutis dans le conflit.
Quel est le livre que vous avez préféré écrire ?
J’ai probablement préféré écrire mes deux derniers livres (Intimité et Deux Innocents) car ils ont été moins difficiles à écrire pour moi. Avec l’âge vient l’expérience.
Avez-vous toujours aimé la littérature ?
Non, je n’aimais pas lire. J’ai lu jusqu’à 7 ans puis j’ai totalement arrêté et j’ai recommencé à lire très tard, à quinze ans. Tout texte a une voix : certains textes ne vont pas vous toucher et vont même parfois vous déplaire. Il faut choisir soi-même ses lectures.
Est-ce que vous saviez comment « Dans la guerre » allait se finir quand vous l’avez commencé ?
Je commence toujours par faire un plan avant de commencer un livre et quand des idées me viennent je les note. Je savais comment le livre finirait.
Quel est votre personnage préféré dans votre roman « Dans la guerre » ?
Mon personnage préféré est Brêle car c’est un personnage qui progresse.
Nous remercions de tout cœur Alice Ferney d’avoir pris le temps de dédicacer nos livres et de répondre à nos questions. C’est en regardant une émission sur les chiens soldats qu’Alice Ferney trouva ce sujet intéressant et innovant. L’auteur commença d’écrire ce livre en septembre 1999. Elle mit quatre ans à le composer. D’abord elle prit une année entière pour lire et s’inspirer d’autres auteurs.
Claire Jaulin, élève de 3e